Aller au contenu principal
TwitterFacebookLinkedinPartager

Nutrition

Publié le  Lecture 15 mins

Mieux se nourrir durant la grossesse

Diane KORB, Service de gynécologie-obstétrique, hôpital Robert Debré, Paris

Lors de la grossesse, il est normal et nécessaire de prendre du poids. Il ne faut pas manger deux fois plus, mais deux fois mieux. Pendant la grossesse, le poids est surveillé par une pesée mensuelle lors de chaque consultation. Le gain de poids attendu dépend de l’IMC préconceptionnel. Pour rappel, l’IMC se calcule par : taille (cm)/poids(kg)2. La prise de poids idéale chez une femme qui avait un poids normal en pré-conceptionnel, est de 9 à 12 kg, avec un gain de 1 kg pendant les 6 premiers mois puis de 2 kg par mois pendant les trois derniers mois. En cas de grossesse gémellaire, la prise moyenne de poids est de 3 à 4 kg supplémentaires. Pendant le 1er trimestre, la prise de poids maternel est faible, mais deux événements susceptibles de survenir à ce moment peuvent interférer : les vomissements gravidiques responsables d’une perte de poids et les nausées sources de grignotages et responsables d’un gain de poids. Au 2e trimestre, la femme prend environ 6 kg, dont les deux tiers sont dus à une prise de poids maternelle pour constituer les réserves lipidiques et accroître le volume placentaire. Au 3e trimestre, le gain de poids résulte essentiellement de la croissance fœtale et placentaire.

Lors de la grossesse, il est normal et nécessaire de prendre du poids. Il ne faut pas manger deux fois plus, mais deux fois mieux. La prise de poids Pendant la grossesse, le poids est surveillé par une pesée mensuelle lors de chaque consultation. Le gain de poids attendu dépend de l’IMC préconceptionnel. Pour rappel, l’IMC se calcule par : taille (cm)/poids(kg) 2. La prise de poids idéale chez une femme qui avait un poids normal en pré-conceptionnel, est de 9 à 12 kg, avec un gain de 1 kg pendant les 6 premiers mois puis de 2 kg par mois pendant les trois derniers mois. En cas de grossesse gémellaire, la prise moyenne de poids est de 3 à 4 kg supplémentaires. Pendant le 1 er trimestre, la prise de poids maternel est faible, mais deux événements susceptibles de survenir à ce moment peuvent interférer : les vomissements gravidiques responsables d’une perte de poids et les nausées sources de grignotages et responsables d’un gain de poids. Au 2 e trimestre, la femme prend environ 6 kg, dont les deux tiers sont dus à une prise de poids maternelle pour constituer les réserves lipidiques et accroître le volume placentaire. Au 3 e trimestre, le gain de poids résulte essentiellement de la croissance fœtale et placentaire. Il est nécessaire de limiter la prise de poids car pour 20 % des femmes, la 1 re grossesse entraîne un surpoids définitif, responsable à plus long terme d’obésité, et ce d’autant plus que la future mère était en surpoids au moment de la conception. Les points à surveiller Les anomalies de la prise de poids à surveiller sont : – une prise de poids insuffisante pouvant être un facteur de risque de fausse couche spontanée, de retard de croissance intra-utérin ou de prématurité ; – une prise de poids excessive, devant faire rechercher un diabète gestationnel, et pouvant être un facteur de risque de pathologies hypertensives, d’accidents thromboemboliques, de macrosomie fœtale et de césarienne. Tous les régimes quels qu’ils soient sont contre-indiqués pendant la grossesse. Les recommandations nutritionnelles Les lipides Pendant la grossesse, ils représentent 30 % des apports énergétiques journaliers recommandés. La proportion de lipides dans l’alimentation de la femme enceinte doit être identique à celle de la femme non enceinte. Il faut favoriser les oméga-3 qui permettent le développement visuel et cognitif des enfants. Pour cela, il faut manger des poissons de mer 1 à 2 fois par semaine, dont a moins un poisson gras. Il faut préférer les poissons de début de chaîne alimentaire, car ils sont plus pauvres en mercure, les huiles végétales riches en oméga-3 dont les huiles de colza, de noix de sésame, et une poigné de fruits à coque sans sel ajouté par jour (amande, noix, noisette, pistache). Les glucides Les glucides représentent 50 % de l’apport énergique journalier. Ils permettent le développement et le fonctionnement du cerveau fœtal. Une consommation minimale de 130 g/j est recommandée pour les femmes non enceintes, et cette consommation doit être augmentée en cas de grossesse à 175 g/j. La grossesse constitue, en effet, une situation physiologique originale durant laquelle le métabolisme glucidique est progressivement modifié. L’hyperinsulinisme des deux premiers trimestres permettent la constitution des réserves énergétiques maternelles avec la formation du tissu adipeux. Au 3 e trimestre, apparaît une insulino-résistance des tissus maternels insulinodépendants du fait du rôle de l’hormone lactogène placentaire favorisant la grossesse fœtale. Les index glycémiques des aliments ne sont pas modifiés pendant la grossesse. Il faut privilégier les aliments à index glycémique bas, car les produits sucrés sont générateurs de pics glycémiques qui vont entraîner la sécrétion d’insuline et augmenter l’insulino-résistance, ce qui favorise le diabète gestationnel. Les protéines Elles représentent 20 % des apports énergétiques journaliers et permettent le développement des tissus materno-fœtaux et le fonctionnement de l’organisme maternel. Les besoins protéiques durant la grossesse sont de 920 g, avec une augmentation progressive : 1,2 g/j au 1er trimestre, 1,6 g/j au 2 e trimestre et 10,7 g/j au 3 e trimestre. L’apport de protéines doit se faire exclusivement par l’alimentation. L’apport hydrique doit être de 2,5 l/j d’eau. Cet apport se fait pour moins de la moitié par l’eau contenu dans les aliments et pour le reste par l’eau des boissons. Pour les femmes pour les quelles il est difficile de boire, il est possible de proposer d’aromatiser l’eau soit avec un jus de citron pressé, soit avec des feuilles de menthe, ou alors d’effectuer cet apport hydrique sous forme de tisane ou de thé, mais il faut alors être vigilant sur le risque de chélation du fer ( 1 l/j). Les supplémentations au cours de la grossesse En folate Le folate ou vitamine B9 permet le développement du système nerveux de l’embryon et la prévention des anomalies de la fermeture du type neural (spinabifida). Il est recommandé, pour toutes les femmes enceintes, une supplémentation dès la période préconceptionnelle de 400 mg de folate, deux mois avant la conception, à poursuivre jusqu’à 6 semaines de grossesse. Cette dose est augmentée à 5 mg/j en cas d’antécédents d’anomalie de fermeture du tube neural ou en cas de prise de certains traitements dont la Dépakine ®. En fer Il a été décrit une association entre une anémie définie par une hémoglobine 10 g/dl dès le 1 er trimestre et des risques de petit poids de naissance et d’accouchement prématuré. En revanche, il n’y a pas de retentissement malformatif de l’anémie sur le développement du fœtus. Une alimentation équilibrée est suffisante pour apporter les besoins en fer nécessaires durant la grossesse. Il est réalisé pour toutes les femmes enceintes un dépistage de l’anémie par carence martiale par une NFS au 3 e-4 e mois de la grossesse. Une supplémentation en fer de 40 à 60 mg/j est recommandée en cas d’anémie prouvée à la NFS (11 g/dl au 1er trimestre ou 10,5 g/dl au 2 e et au 3 e trimestre), de taux faible en ferritine ou chez les femmes à risque de carence (grossesse rapprochée, régime végétarien ou antécédents de carence martiale). En vitamine D et calcium La vitamine D permet la minéralisation du squelette du fœtus. Les femmes enceintes sont incitées à consommer des aliments riches en vitamine D. Une supplémentation systématique est réalisée pour toutes les femmes enceintes avec une dose unique de 100 000 UI au 7 e mois, afin de limiter la déperdition calcique maternelle et de limiter les hypocalcémies néonatales. En revanche, une supplémentation en calcium n’est pas recommandée et l’apport de calcium doit se faire par l’alimentation avec au moins trois produits laitiers par jour. En vitamine K Concernant la vitamine K, il est possible d’observer une carence en cas de prise de traitement inducteur enzymatique notamment les anticonvulsivants (phénobarbital, carbamazépine). Une supplémentation est indiquée seulement dans ces cas-là, afin de limiter le risque d’hémorragie intracérébrale fœtale. En iode L’iode permet le fonctionnement de la glande thyroïde et le développement du cerveau fœtal, dont notamment l’intelligence et les capacités d’apprentissage. Durant la grossesse, l’homéostasie thyroïdienne est modifiée avec une augmentation des besoins du fait : – d’une stimulation thyroïdienne maternelle par l’hormone hCG ; – d’une augmentation de la clairance rénale maternelle du fait de l’hyperœstrogénie ; – et par un passage transplacentaire de l’iode nécessaire à la synthèse des hormones thyroïdiennes fœtales et cela à partir du 2e trimestre. Cette supplémentation en iode n’est pas recommandée systématiquement en cas de grossesse. Les patientes à risque sont celles vivant dans des zones géographiques à risque, les femmes ayant un tabagisme actif, ayant des grossesses rapprochées, réalisant des régimes alimentaires, notamment le végétalisme ou ayant des nausées et vomissements limitant les apports alimentaires. Durant la grossesse, tous les produits alimentaires enrichis spécifiquement destinés aux femmes enceintes ou qui allaitent, sont inutiles sauf lors de cas particuliers comme, par exemple, lorsque les femmes ont été opérées de chirurgie bariatrique ou si elles ont des apports alimentaires très insuffisants, notamment en cas de vomissements gravidiques du 1 er trimestre. Les compléments alimentaires qui sont en vente libre sous forme de comprimés, gélules, pilules ou autres sont inutiles, voire dangereux car des risques d’interaction sont possibles. Situations spécifiques Certaines situations nécessitent une vigilance accrue. L’adolescence En effet, l’alimentation doit couvrir pendant cette période à la fois les besoins de la croissance maternelle et les besoins de la croissance fœtale. Il est nécessaire d’insister sur les aliments riches en calcium, notamment les fromages pressés à pâte cuite, les eaux minérales comme l’Hépar ® et la Contrex ®. Des besoins protéiques supplémentaires sont nécessaires. La précarité Il s’agit d’une population pour laquelle il est possible d’observer une prise faible de fruits, légumes et poissons. De plus, il faut veiller à limiter la prise de produits sucrés, salés, industriels qui peuvent être perçus comme bénéfiques car chers. Les grossesses multiples Il n’est pas nécessaire de manger deux fois plus et les besoins nutritionnels en cas de grossesse gémellaire ne sont que très légèrement supérieurs aux besoins des femmes attendant un seul bébé. Les grossesses rapprochées Elles sont à risque de carences en vitamine D, folate et fer. Les régimes végétalien Ils sont à risque de carences graves en protéine, vitamine B12, fer et calcium qui peuvent être responsables d’anémie sévère. Il est aussi important d’être vigilant à la prise de soja qui est riche en phyto-œstrogène. L’alcool L’alcool est le seul agent tératogène nutritionnel. Il peut être responsable de dysmorphie cranio-faciale, d’un retard de croissance intra-utérin harmonieux, de malformations non

Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.

pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.

Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :

Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :